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Cordona
3. Les mayens – la fin du printemps
Cordona est un des mayens inférieurs de la région de Crans-Montana. Le terme de mayen, dérivé de «mai», désigne un habitat temporaire entouré de pâturages où les agriculteurs séjournent avec leur bétail entre la mi-mai et la mi-juin (ainsi qu’en automne, en redescendant de l’alpage). Comme les paysans ne possèdent en général que quatre à six vaches, les bêtes de deux ou trois familles sont souvent regroupées.

Bien qu’il ne compte de nos jours que quelques habitants permanents, Cordona a longtemps été habité à l’année. Céréales, pommes de terre et légumes y ont été cultivés et entreposés dans les nombreuses caves du village jusque vers 1950-1960. Aujourd’hui, l’endroit accueille un élevage de vaches Highland. Ces bêtes y vivent toute l’année à l’air libre, été comme hiver, même sous 1m de neige! C’est également l’un des derniers endroits du Valais central qui compte des prairies sèches.

Une véritable arche de Noé

Lors de son déplacement aux mayens, l’agriculteur emmène avec lui ses animaux. Outre les vaches, qui constituent la plus grande part de son travail, il dispose également de quelques chèvres, pour leur lait, de moutons pour leur viande et leur laine, de deux ou trois porcs pour leur viande, éventuellement de quelques poules et d’un chat pour chasser les souris.

L’animal qui accompagne le paysan dans tout déplacement conséquent est le mulet. C’est à lui que revient la charge de porter tout le matériel ou de tirer la charrette. Le prix d’achat et d’entretien élevés de cet animal fait qu’il est souvent possédé en commun et travaille alternativement pour ses différents maîtres. Pour le rentabiliser, il est parfois utilisé pour transporter les étrangers souhaitant découvrir les hauteurs.

Les textiles

Le mode de vie quasi-autarcique des Valaisans d’antan implique qu’ils confectionnent aussi leurs propres habits. Les deux matières premières utilisées sont le chanvre et la laine, dont le travail est presque exclusivement l’apanage des femmes, qui filent la laine au rouet durant l’hiver ou au fuseau durant l’été tout en gardant les bêtes aux champs. Tondu à la fin de l’hiver et en automne, un mouton fournit environ deux kilos de laine par an. Lavée à l’eau tiède puis séchée au soleil, elle est démêlée, peignée, filée et enfin tissée.

Quant au chanvre, semé dès le mois de mars autour des villages (plus tardivement en altitude), il est récolté en automne, puis séché et battu. Les graines sont utilisées pour les semences de l’année suivante ou pour le fourrage du bétail. Le reste de la plante doit être «roui» afin de séparer la tige de l’écorce. Ce processus se fait par immersion dans l’eau, généralement dans un lac ou un étang. Exceptionnellement, le rouissage peut s’effectuer à la rosée, mais cela prend beaucoup plus de temps. Une fois débarrassées de leur écorce, les tiges sont broyées, puis peignées afin d’en extraire la fibre, qui est ensuite filée. En fonction de la qualité et de la finesse de la fibre extraite, on peut fabriquer des chemises ou des tissus fins, de la trame, de la ficelle ou du fil grossier, des tapis ou encore des couvertures.

Le mulet accompagne le paysan dans tout déplacement conséquent
Tondu à la fin de l’hiver et en automne, un mouton fournit environ deux kilos de laine par an
Femme filant la laine aux mayens
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