La civilisation des loisirs, fruit de la rationalisation du travail et des conquêtes sociales, amènent en forêt un public d’un nouveau genre. De la promenade familiale au tour en VTT, en passant par l’équitation, la sortie des chiens et la cueillette de champignons, ce milieu reçoit une grande quantité d’usagers aux besoins souvent contradictoires. Les nuisances qu’ils provoquent pouvant parfois être importantes, il est important que chacun adapte ici son comportement afin de ne pas mettre en danger cet environnement si apprécié.
Durant des millénaires, les humains ont eu un rapport bien différent avec la forêt. L’homme récoltait patiemment ce que lui offrait la sylve: baies, racines fibreuses à mastiquer, champignons, petits rongeurs et oeufs pillés dans les nids. Il n’y a pas si longtemps, cette cueillette restait nécessaire pour une paysannerie proche du dénuement. Vendus sur les marchés, les menus produits de la forêt - plantes médicinales, fruits transformés en confiture ou en eau-de-vie, châtaignes ou encore bois de résine utilisé comme allume-feu – apportaient un revenu bienvenu.
Cette «civilisation de la cueillette» a perduré jusqu’à aujourd’hui. Le droit de collecter baies et champignons est garanti par la loi, dans les limites d’un usage local, c’est-à-dire pour les besoins propres uniquement. Il n’est plus question d’écumer les bois de l’aube à la nuit pour alimenter son commerce.