Aux débuts de l’agriculture, la forêt était perçue comme un élément hostile qu’il fallait combattre pour dégager des surfaces cultivables. Les zones boisées restantes étaient considérées comme un bien commun où chacun puisait le bois dont il avait besoin. Puis, avec l’augmentation de la population, le bois est devenu une ressource plus rare, que les puissants se sont appropriée. De la période romaine au Moyen Age, les forêts appartenaient aux seigneurs locaux et à l’Eglise.

Parallèlement, ces surfaces continuaient à répondre aux besoins des populations riveraines, qui bénéficiaient d’importants droits d’usage. Petit à petit, ces droits ont été rachetés et des zones boisées sont devenues propriété privée, communale ou étatique. Toutefois, le «droit du pauvre», qui autorise le ramassage de bois mort et la cueillette de fruits et de champignons, a traversé les siècles et est mentionné aujourd’hui encore dans le Code civil.

Avec l’arrivée du charbon minéral, remplaçant le charbon de bois, la forêt a perdu toute rentabilité. Intéressés par un bénéfice immédiat, les autorités ont alors morcelé et vendu les plus belles de leurs forêts! Divisés en d’innombrables petites surfaces, elles ont été couvertes de taillis et surexploitées pour produire du bois de feu à usage privé. Comme le montre le relevé des parcelles, cette situation, très défavorable au développement de l’écosystème forestier, n’a guère évolué entre jusqu’en 1950.