Habitués aux efforts de la vie en plein air, les porcs domestique d’antan - hauts sur pattes, le dos bombé, musclés plutôt que gras - tenaient plus du sanglier que de nos cochons actuels, élevés en batterie. Les bêtes qui passaient en forêt tout un été de «paisson pleine», lorsque les chênes produisent des glands en quantité particulièrement abondante, pouvaient atteindre des dimensions impressionnantes.
Ce n’est qu’avec l’essor de la pomme de terre que les glands ont perdu de leur intérêt. Pourtant, ils ont encore été appréciés pour produire de la farine lors des disettes, également par les humains. Les statistiques de l’économie de guerre mentionnent pour l’année 1918 une récolte en Suisse de 475 tonnes de glands, utilisés pour fabriquer un succédané de café. Cette opération a même été reconduite lors de la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, ce sont les sangliers qui apprécient la graine des chênes. Relativement discrets, ils laissent d’importantes traces de leur passage dans la forêt, qu’ils labourent à la recherche de glands. Pour se débarrasser de sa vermine, cet animal apprécie les bains de boue, qu’il prend dans des «souilles» où il vient se «bauger». Les ornières boueuses creusées par les roues des tracteurs forestiers font souvent son bonheur. Ensuite, il aime se frotter contre les troncs, particulièrement dans les plantations résineuses.