Les falaises n’ont pas été touchées, car elles étaient déjà en voie de recolonisation par une magnifique végétation. Le fond de la carrière a été libéré de son revêtement de goudron et des différents matériaux qui y étaient stockés. Un talus sec, une prairie fleurie, des pierriers et une haie d’essences locales variées ont encore été aménagés afin de compléter l’ensemble et de le séparer du trafic.
Apparemment inhospitalières, ces roches nues sont pourtant très appréciées par des espèces dites «pionnières». Ces algues, lichens, mousses, fougères, orpins, araignées, mille-pattes, insectes et autres lézards supportent des conditions extrêmes et adorent les surfaces nues. Elles créent une première couche de matière organique sur les roches, une ébauche de sol.
Plusieurs dizaines d’années sont nécessaires pour qu’un véritable sol se forme et qu’une végétation plus dense s’installe. Heureusement, la terre n’est ici pas contaminée par des polluants industriels ou agricoles. De tels milieux favorables à une revalorisation naturelle sont cependant rares en Suisse, car ils sont généralement comblés après leur exploitation.